fabriqué de bonnes espèces, mais il expose ses imitateurs à la tentation d’en faire de mauvaises. C’est beaucoup que la mort. J’ai connu un jurisconsulte qui voulait qu’on condamnât ce coupable, comme un homme habile et utile, à travailler à la monnaie du roi, les fers aux pieds.
§ XIX.
Du Vol domestique.
Dans les pays où un petit vol domestique est puni par la mort, ce châtiment disproportionné n’est-il pas très-dangereux à la société ? n’est-il pas une invitation même au larcin ? Car s’il arrive qu’un maître livre son serviteur à la justice pour un vol léger, et qu’on ôte la vie à ce malheureux, tout le voisinage a ce maître en horreur ; on sent alors que la nature est en contradiction avec la loi, et que par conséquent la loi ne vaut rien.
Qu’arrive-t-il donc ? les maîtres volés, ne voulant pas se couvrir d’opprobre, se contentent de chasser leurs domestiques, qui vont voler ailleurs, et qui s’accoutument au