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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/392

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6o « Si le christianisme a causé quelques malheurs et quelques meurtres, il les exagère, et passe sous silence les biens et les avantages que la lumière de l’évangile a répandus sur tout le genre humain. »

On ne trouvera pas un seul endroit, dans mon livre, qui fasse mention des maux occasionnés par l’évangile ; je n’y établis pas même un seul fait qui y ait rapport.

7o « L’auteur profère un blasphème contre les ministres de la religion, en disant que leurs mains sont souillées de sang humain. »

Tous ceux qui ont écrit l’histoire, depuis Charlemagne jusqu’à Othon-le-grand, et même depuis ce prince, ont souvent proféré le même blasphème. Ne sait-on pas que pendant trois siècles, le clergé, les abbés et les évêques, ne se firent aucun scrupule d’aller à la guerre ? et ne peut-on pas dire, sans blasphémer, que des ecclésiastiques qui se trouvaient au milieu des batailles, et qui avaient part au carnage, souillaient leurs mains dans le sang humain ?

8o « Les prélats de l’église catholique, si recommandables par leur douceur et leur humanité, passent, dans le livre des Délits et des Peines, pour être les auteurs de supplices aussi barbares qu’inutiles. »

Ce n’est pas ma faute, si je suis obligé de répéter plus d’une fois la même chose. On ne citera pas dans mon ouvrage une seule phrase qui dise que les prélats aient jamais inventé des supplices.