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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/434

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avec vous en un commerce d’idées et de sentimens qui me sera bien agréable, si vous ne vous refusez pas à l’empressement d’un homme qui vous aime sans vous connaître personnellement, mais qui a puisé ces sentimens pour vous dans la lecture de votre excellent ouvrage.

C’est M. de Malesherbes, aves qui j’ai l’honneur d’être lié, qui m’a engagé à faire passer votre ouvrage dans notre langue. Je n’avais pas besoin d’être beaucoup pressé pour cela. C’était une occupation douce pour moi, de devenir pour ma nation et pour les pays où notre langue est répandue, l’interprète et l’organe des idées fortes et grandes, et des sentimens de bienfaisance dont votre ouvrage est rempli. Il me semblait que je m’associerais au bien que vous faisiez aux hommes, et que je pourrais prétendre à quelque reconnaissance aussi de la part des cœurs sensibles, à qui les intérêts dé l’humanité sont chers.

Il y a aujourd’hui huit jours que ma traduction a paru : je n’ai pas voulu vous écrire plutôt, parce que j’ai cru devoir attendre que je pusse vous instruire de l’impression que votre ouvrage aurait faite. J’ose donc vous assurer, monsieur, que le succès est universel, et qu’outre le cas qu’on fait du livre, on a conçu pour l’auteur même des sentimens qui peuvent vous flatter encore davantage, c’est-à-dire, de l’estime, de la reconnaissance, de l’intérêt, de l’amitié. Je suis particulièrement chargé de vous faire les remercîmens et les complimens de M. Diderot, de M. Helvétius, de M. de Buffon. Nous avons déjà beaucoup causé avec M. Diderot, de votre ouvrage,