Aller au contenu

Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/435

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui est bien capable de mettre en feu une tête aussi chaude que la sienne. J’aurai quelques observations à vous communiquer, qui sont le résultat de nos conversations. M. de Buffon s’est servi des expressions les plus fortes, pour me témoigner le plaisir que votre livre lui a fait ; et il vous prie d’en recevoir ses complimens. J’ai porté aussi votre livre à M. Rousseau, qui a passé par Paris en se retirant en Angleterre, où il va s’établir, et qui part ces jours-ci. Je ne puis pas vous en dire encore son sentiment, parce que je ne l’ai pas revu. Je le saurai peut-être aujourd’hui par M. Hume, avec qui je vais dîner ; mais je suis bien sûr de l’impression qu’il recevra. M. Hume, qui vit avec nous depuis quelque temps, me charge aussi de vous dire mille choses de sa part.

J’ajoute à ces personnes que vous connaissez de réputation, un homme infiniment estimable qui les rassemble chez lui, M. le baron d’Holbach, auteur de beaucoup d’excellens ouvrages imprimés, en chimie et en histoire naturelle, et de beaucoup d’autres qui ne sont pas publics ; philosophe profond, juge très-éclairé de tous les genres de connaissances, âme sensible et ouverte à l’amitié. Je ne puis vous exprimer quelle impression votre livre a faite sur lui, et combien il aime et estime l’ouvrage et l’auteur. Comme nous passons notre vie chez lui, il faut bien que vous le connaissiez d’avance, car si nous pouvons nous flatter de vous attirer à Paris quelque temps, sa maison sera la vôtre. Je vous fais donc aussi ses remercîmens et ses amitiés. Je ne vous parle pas de M. d’Alembert, qui a dû vous écrire, et qui m’a dit