Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/17

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entrevu ne m’obsède pas à la lecture de ces cent et quelques pages ; dont plus d’une, outre la préoccupation d’y badiner à bon escient, révèle chez qui l’écrivit un besoin de satisfaire l’imagination d’objets rares ou grandioses. Le millésime, tantôt séculaire, placé sous le titre, reste à ce compte, pour l’érudit, une date ; mais je voudrais auparavant séduire le rêveur.


L’histoire du Calife Vathek commence au faîte d’une tour d’où se lit le firmament, pour finir bas dans un souterrain enchanté ; tout le laps de tableaux graves ou riants et de prodiges séparant ces extrêmes. Architecture magistrale de la fable et son concept non moins beau ! Quelque chose de fatal ou comme d’inhérent à une loi hâte du pouvoir aux enfers la descente faite par un prince, accompagné de son royaume ; seul, au bord du précipice : il a voulu nier la