Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/18

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religion d’État à laquelle se lasse l’omnipotence d’être conjointe du fait de l’universelle génuflexion, pour des pratiques de magie, alliées au désir insatiable. L’aventure des antiques dominations tient dans ce drame, où agissent trois personnages qui sont une mère perverse et chaste, proie d’ambitions et de rites, et une nubile amante ; en sa singularité seul digne de s’opposer au despote, hélas ! un languide, précoce mari, lié par de joueuses fiançailles. Ainsi répartie et entre de délicieux nains dévots, des goules puis d’autres figurants qu’elle accorde avec le décor mystique ou terrestre, de la fiction sort un appareil insolite : oui, les moyens méconnus autrefois de l’art de peindre, tels qu’accumulation d’étrangetés produite simplement pour leur caractère unique ou de laideur, une bouffonnerie, irrésistible et ample, montant en un crescendo quasi lyrique, la silhouette des passions ou de cérémonials, et que n’ajouter