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de la Mélodie, ou le Nectar de l’âme. Il était habité par les premiers musiciens et poètes de ce temps. Après qu’ils avaient exercé leurs talents dans ce lieu, ils se dispersaient par bandes et faisaient retentir tous ceux d’alentour de leurs chants.

Le palais nommé Délices des Yeux, ou le Support de la Mémoire, était un enchantement continuel. Des raretés, rassemblées de tous les coins du monde, s’y trouvaient en profusion et dans le bel ordre. On y voyait une galerie de tableaux du célèbre Mani, et des statues qui paraissaient animées. Là, une perspective bien ménagée charmait la vue ; ici, la magie de l’optique la trompait agréablement ; autre part, on trouvait tous les trésors de la nature. En un mot, Vathek, le plus curieux des hommes, n’avait rien omis dans ce palais de ce qui pouvait contenter la curiosité de ceux qui le visitaient.

Le palais des Parfums, qu’on appelait aussi l’Aiguillon de la volupté, était divisé en plusieurs salles. Des flambeaux et des