Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/68

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parut un homme dont la figure était si effroyable, que les gardes qui s’en emparèrent furent obligés de fermer les yeux en le conduisant au palais. Le Calife lui-même parut étonné à son horrible aspect ; mais la joie succéda bientôt à cet effroi involontaire. L’inconnu étala devant le prince des raretés telles qu’il n’en avait jamais vu, et dont il n’avait pas même conçu la possibilité.

Rien, en effet, n’était plus extraordinaire que les marchandises de l’étranger. La plupart de ses bijoux étaient aussi bien travaillés que magnifiques. Ils avaient, outre cela, une vertu particulière, décrite sur un rouleau de parchemin attaché à chaque pièce. On voyait des pantoufles qui aidaient aux pieds à marcher ; des couteaux qui coupaient sans le mouvement de la main : des sabres qui portaient le coup au moindre geste : le tout était enrichi de pierres précieuses que personne ne connaissait.

Parmi toutes ces curiosités se trouvaient