Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/72

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faire de nouveaux efforts auprès de l’opiniâtre inconnu. Mais sa rage ne saurait se décrire quand il vit qu’il n’y était plus, que les grilles de fer étaient brisées, et les gardes sans vie. Le plus étrange délire s’empara de lui. Il se mit à donner de grands coups de pied aux cadavres qui l’entouraient, et continua tout le jour à les frapper de la même manière. Ses courtisans et ses visirs firent tout ce qu’ils purent pour le calmer : mais voyant qu’ils n’en pouvaient pas venir à bout, ils s’écrièrent tous ensemble : Le Calife est devenu fou ! le Calife est devenu fou !

Ce cri fut bientôt répété dans toutes les rues de Samarah. Il parvint enfin aux oreilles de la princesse Carathis, mère de Vathek. Elle accourut toute alarmée, pour essayer le pouvoir qu’elle avait sur l’esprit de son fils. Ses pleurs et ses embrassements réussirent à fixer le Calife dans une même place ; et cédant bientôt à ses instances, il se laissa ramener dans son palais.

Carathis n’eut garde d’abandonner son