Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec autant d’ardeur qu’il aurait pu baiser les lèvres de corail de ses plus belles femmes.

Ces transports n’auraient pas fini, si l’éloquence de Carathis n’eût ramené le calme. Elle engagea son fils à retourner à Samarah, et il s’y fit précéder par un héraut qui criait de toutes ses forces : le merveilleux étranger a reparu, il a guéri le Calife, il a parlé, il a parlé !

Aussitôt, tous les habitants de cette grande ville sortirent de leurs maisons. Grands et petits couraient en foule pour voir passer Vathek et l’Indien. Ils ne se lassaient point de répéter : Il a guéri notre Souverain, il a parlé, il a parlé ! Ces mots devinrent ceux du jour, et ne furent point oubliés dans les fêtes publiques qu’on donna le soir même en signe de réjouissance ; les poètes en firent le refrain de toutes les chansons qu’ils composèrent sur ce beau sujet.

Alors, le Calife fit rouvrir les Palais des Sens ; et comme il était plus pressé de visi-