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CONTE ARABE.

votre colère. Rassurez-vous, reprit Vathek, en souriant ; il est en bonnes mains ; Bababalouk aime les enfans, & n’est jamais sans dragées ni confitures. La fille de Fakreddin, toute confondue, laissa emporter Gulchenrouz, sans dire une parole. Cependant le mouvement du sein de Nouronihar découvroit l’agitation de son cœur. Vathek en étoit transporté, & se livroit à tout le délire de sa plus vive passion ; on ne lui opposoit plus qu’une foible résistance, lorsque l’Emir entrant subitement, se jetta aux pieds du Calife, le front contre terre. Commandeur des Croyans, lui dit-il, ne vous abaissez pas jusqu’à votre esclave. Non, Emir, repartit Vathek, je l’élève plutôt jusqu’à moi. Je la déclare mon épouse, & la gloire de votre famille s’étendra de génération en génération. Hélas ! Seigneur, répondit Fakreddin en s’arrachant quelques poils de la barbe, abrégez les jours de votre fidèle serviteur, avant qu’il manque à sa parole. Nouronihar est solemnellement promise à Gulchenrouz, le fils de mon frère Ali Hassan ; leurs cœurs sont unis ; la foi est réciproquement donnée : on ne sauroit violer des engagemens aussi sacrés. Quoi ! repliqua brusquement le Calife, tu veux livrer cette beauté divine à un mari encore plus femme