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VATHEK,

il s’etendit sur le sopha, & dormit plus tranquillement qu’il n’avoit fait de sa vie.

Il régnoit sous ce dôme un silence paisible que rien n’interrompoit que le bruit des mâchoires de Bababalouk, qui se refaisoit du triste jeûne auquel il avoit été forcé dans les montagnes. Comme il étoit de trop bonne humeur pour dormir, & qu’il n’aimoit pas à être désœuvré, il voulut aller tout de suite au harem pour soigner ses dames, voir si elles s’étoient frottées à propos de baume de la Mecque, si leurs sourcils & toutes les autres choses étoient en ordre chez elles ; en un mot, pour leur rendre tous les menus services dont elles avoient besoin.

Il chercha long-tems, mais sans succès, la porte qui conduisoit au harem. De peur d’éveiller le Calife, il n’osoit crier, & personne ne bougeoit dans le palais. Il commençoit à désespérer de venir à bout de son dessein, lorsqu’il entendit un petit chuchotement ; c’étoient les nains qui étoient retournés à leur ancienne occupation, & qui, pour la neuf cent-neuvième fois de leur vie, relisoient l’Alcoran. Ils invitèrent très-poliment Bababalouk à les entendre ; mais il avoit bien d’autres choses à faire. Les nains, quoiqu’un peu scandalisés, lui indiquèrent le chemin des appartemens