Dela représentation des œuvres classiques.— Du plaisir théâtral.— De la sensation du beau.— Analyse de cette sensation.
J'aborde un sujet dont l'intérêt ne le cède pas à l'importance: la mise
en scène des chefs-d'œuvre classiques de la littérature française.
Sujet vaste, qu'il faut s'empresser de limiter, en écartant autant que
possible tout ce qui dans l'étude esthétique de ces œuvres dramatiques
ne se rapporte pas à la mise en scène. Dès les premières pages de
ce volume, nous avons dit l'intérêt supérieur qui s'attache à la
représentation des œuvres classiques. Elles marquent le niveau
supérieur où s'est élevé le génie français, ou mieux le point culminant
qu'a pu atteindre en France l'art dramatique, sous sa forme la plus
simple et la plus sévère. Pour les poètes, c'est un exemple toujours
présent, qui domine leurs efforts, ne les laisse jamais satisfaits de
leurs propres ouvrages et les pousse dans la voie indéfinie du progrès.
Corneille, Racine et Molière servent de conscience, soyons-en sûrs,
à ceux-là mêmes