Page:Becq de Fouquières - L’Art de la mise en scène, 1884.djvu/201

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CHAPITRE XXXI


De l'imitation de la nature.— De la présentation et de la représentation d'un phénomène.— De la représentation de la mort.— Toute représentation est conditionnée par l'imagination du spectateur.— Le jugement du public est subordonné à l'idée qu'il se fait de la réalité.


L'auteur, dans la mise en scène qu'il imagine, le décorateur et le metteur en scène, dans celle qu'ils réalisent, les comédiens dans leur diction et dans leur jeu ainsi que dans leurs costumes, ont nécessairement pour légitime ambition d'arriver à une ressemblance frappante avec la nature qui est leur modèle. Tout le monde en convient; mais alors ne semble-t-il pas que cette direction imprimée à tant d'efforts divers soit contradictoire avec le jugement défavorable que l'on se croit en droit de porter sur la théorie réaliste? Ou bien y aurait-il un degré d'approximation que l'art ne doive pas franchir? Nous touchons là à l'éternelle question sur la nature et sur le but de l'art, question que je crois fort inutile de relever dans ce petit ouvrage où elle ne pourrait occuper qu'une place incidente. Je la ramènerai à