Complexité de la mise en scène moderne.— L'Avocat Patelin; Bertrand et Raton; Pot-Bouille; la Charbonnière.— Invasion du réel.— Du procédé.— Retour nécessaire au répertoire classique.— Son influence sur le talent des acteurs.— Nécessité des théâtres subventionnés.
L'hétérogénéité, il faut en faire l'aveu, conspire en faveur de l'école
réaliste. Je ne sais si celle-ci se rend bien compte de l'arme puissante
que les révolutions de l'esprit remettent entre ses mains. On peut le
croire, car elle pousse furieusement à l'envahissement de la scène par
le réel, et elle n'y réussit que trop bien. Cette année, on a remonté
à la Comédie-Française Bertrand et Raton, dont un des actes se passe
dans le modeste magasin de soieries de Raton Burgenstaf. Une décoration
peinte suffit à l'amoncellement modéré des étoffes, un comptoir de chêne
s'étale sans orgueil, un escalier de bois conduit au logement du gros
marchand de la Cour, et dans la boutique même s'ouvre la porte de la
cave: mise en scène très justement appropriée au théâtre de Scribe.
Que nous sommes déjà loin cependant des tréteaux sur lesquels,