De l'exécution musicale.— Des rapports de la musique avec l'action dramatique.— Le Monde où l'on s'ennuie.— Le théâtre de Victor Hugo.— Lucrèce Borgia.— Ruy Blas.— L'Ami Fritz.— Transport d'effet: les Rantzau.— Les Rois en exil.
Le premier résultat de cette révolution esthétique a été de proscrire
l'orchestre des théâtres. Aujourd'hui, il a complètement disparu de la
Comédie-Française, de l'Odéon, du Vaudeville et du Gymnase. Il n'a gardé
sa place que dans les théâtres voués encore au mélodrame et dans ceux où
l'on cultive les genres mixtes qui tiennent de l'opérette et de l'ancien
vaudeville. La disparition de l'orchestre entraîne cette conséquence
que, lorsque la musique doit jouer un rôle dans une pièce, ce sont les
personnages eux-mêmes qui sont les exécutants, soit qu'ils chantent
avec ou sans accompagnement, soit qu'ils jouent d'un ou de plusieurs
instruments. Quand je dis que les personnages sont les exécutants, il
faut ajouter que souvent ils ne sont que les exécutants apparents, ce
qui suffit naturellement si l'acteur, qui est censé chanter ou jouer,