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Page:Becq de Fouquières - L’Art de la mise en scène, 1884.djvu/92

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CHAPITRE XVII


Des pièces où domine la fantaisie.— Caractère de la fantaisie.— Le théâtre de M. Labiche et de M. Meilhac.— Limites de la fantaisie.— De la convenance dans la fantaisie.— Lili.— Pièces d'ordre composite.— Ma Camarade.— Les féeries.


Nous examinerons, dans ce chapitre, les rapports de la mise en scène avec ce que nous avons appelé la fantaisie. Une première difficulté se présente, c'est de définir la fantaisie et de la distinguer de l'imagination. A ne considérer que le sens premier des mots, il n'y a guère de différence entre elles; cependant on ne peut contester qu'il n'y en ait une notable si nous considérons l'emploi que nous faisons de ces deux mots, quand nous les appliquons à des ouvrages dramatiques. L'imagination est la faculté que nous avons d'évoquer des images et des séries associées d'images, auxquelles correspondent des idées et des séries associées d'idées, et qui toutes sont reliées par un lien de contiguïté sérielle, sinon immédiate, au moins saisissable et certaine. La fantaisie, au contraire, associe entre elles des images qui n'appartiennent pas à une même série et n'ont par conséquent