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Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/196

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En effet, je n’avais pas prêté attention.

MADAME DE LA ROSERAYE

Votre vie a été assurément bien laborieuse et bien cruelle ; mais, croyez-moi, notre sort à tous est à peu près semblable, avec des chagrins différents. L’existence que s’est faite mon mari n’est exempte ni d’inquiétudes ni de dangers.

LE BARON

Je suis bien tranquille sur son compte, de la Roseraye entreprend tant d’affaires, que dans le nombre il peut s’en trouver de défavorables, je ne l’ignore pas, et nous avons fait ensemble des essais qui nous ont coûté cher à tous deux. Mes pertes se sont augmentées pendant qu’il réparait les siennes ; son intelligence si active ne s’accommode pas longtemps d’un terrain infécond. Si j’avais suivi ses conseils, je serais encore plus riche que lui, mais je ne regardais sur ma route que les statues de ceux qui l’avaient prise avant moi, et il est noble de vivre entre le triomphe et le martyre.

Nouveaux murmures.

MADAME DE LA ROSERAYE

Permettez-moi de vous laisser seul, ces bruits me font mal, et je ne pourrais pas les entendre plus longtemps.

LE BARON