Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/205

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Nous nous sommes expliqués là-dessus à cœur ouvert. Je ne fais pour vous que ce qu’à ma place vous feriez pour moi, et vous n’avez accepté que ce que vous m’auriez offert, c’est dit. Mais… vous tombez mal aujourd’hui. Je ne peux disposer d’argent. Les affaires sont devenues très-difficiles…

LE BARON

N’insistez pas. Je parle de mes douleurs quelquefois, jamais de mes besoins. D’ailleurs, quand l’esprit souffre, la bête est facile à satisfaire. Adieu, mon cher de la Roseraye, vous ne m’en voulez pas au moins du rapprochement que j’ai paru faire entre votre situation et la mienne ; nul plus que moi ne se réjouit de vos succès, vous le savez.

DE LA ROSERAYE

Je sais, mon ami, que vous êtes bon comme un enfant, grand comme un saint et égoïste comme un aveugle.

LE BARON, à Michel

Adieu, monsieur… courage et espoir.

MICHEL

Sans rancune, monsieur le baron.

Le baron sort.