Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/216

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qui vous fait honneur et auquel je veux bien m’intéresser.La vie est dure, n’est-ce pas ? elle a des nécessités cruelles qui irritent ; des satisfactions grossières qui répugnent. On souhaiterait, sa journée finie, de trouver une maison bienveillante et des visages affectueux. Venez nous voir, en ami ; vous plairez à ma femme qui aime les natures droites et courageuses ; faites votre cour à ma fille, je vous y autorise ; elle est belle, mon enfant, et si vous ne l’épousez pas, le temps qu’on sacrifie aux grâces n’est jamais perdu.. Je ne vous parle pas de moi dont l’intelligence pourtant vaut mieux que la conduite. Devenez éclairé, sans cesser d’être laborieux ; devenez indulgent, sans cesser d’être honnête ; joignez les qualités du monde aux vertus du peuple ; il y a là un problème social qu’on pourrait comparer au secret scientifique que vous cherchez ; si vous ne trouvez pas l’un, vous démontrerez l’autre.

MICHEL

Ce n’est pas bien agréable, ce que vous me dites là ; mais je ne vous en veux pas ; vous valez mieux que je ne croyais.


ACTE II