Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/229

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Je le sais. Ça suffit.

LE COMTE

Antonia est une bête ; elle a cru que je ne pourrais pas vivre sans elle, elle s’est trompée ! Il est très-vrai qu’elle me plaisait beaucoup ; je l’avais quittée et reprise dix t’ois sans me soucier qu’elle eût été à tous mes amis ; mais je ne lui passerai jamais le chanteur que j’ai trouvé à ses pieds. Si c’est Antonia qui vous inquiète, je l’ai traitée comme elle le méritait et nous ne sommes pas près de nous revoir.

HÉLÈNE

Cette fille ne m’occupe pas. Je ne voulais que savoir si vous vous pressiez tant de sortir d’ici pour aller la retrouver. Vous ferez bien, du reste, de la reprendre une onzième fois, il vous faut des esclaves et non pas une amie. Retirez-vous maintenant.

LE COMTE

Mais rien ne me presse ; dites-moi que vous n’êtes qu’irrésolue et craintive, et je reste encore pour vous décider.

HÉLÈNE

C’est inutile… D’ailleurs mon père ou ma mère va revenir et vous n’aimez pas à les rencontrer.

LE COMTE

J’ai toujours grand plaisir, au contraire, à me