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’arrêtant.

Mon ami !..

MICHEL

Mille pardons, monsieur le baron… (il va pour s’adresser à Hélène, mais interdit par sa contenance, il se retourne vers madame de la Roseraye.) Parlez ! parlez !

MADAME DE LA ROSERAYE

Votre demande me touche, monsieur le baron ; vous me voyez pourtant toute surprise de l’avoir entendue et bien embarrassée pour y répondre. Je mentirais si je vous promettais de conseiller à Hélène un mariage plus qu’honorable pour elle, mais où elle ne trouverait ni les convenances de l’âge, ni les-sécurités de l’existence. C’est une mère qui vous parle ainsi, vous ne sauriez vous blesser de sa franchise. Je ne veux pas vous cacher du reste que ma fille m’a été déjà demandée, et sans connaître encore ses sentiments pour un homme dont elle apprécie toutes les qualités et tous les mérites, je crois, si elle se décidait à me quitter, que ses préférences seraient d’accord avec les miennes.

LE COMTE

Il y aurait de l’indiscrétion, madame, à prolonger cette visite. (En saluant Hélène.) Vous voilà deux maris pour un, mademoiselle.

ACTE IV