Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/285

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Laisse-moi tout te dire, et au terme de mes peines que je puisse contempler librement ta personne adorée. Tu es belle comme une image, avec tes formes si pures et tes grands yeux honnêtes. Jamais je ne te verrai assez pour satisfaire mon cœur. Œuvre parfaite que je profane en la touchant. Fleur précieuse tombée entre mes mains grossières. Sois indulgente, mon enfant, c’est le jour et la nuit qu’on a mariés ensemble, mais quel homme serait digne de t’approcher !

HÉLÈNE

C’est assez. Ne me parlez plus ainsi. Une adoration semblable ne s’adresse qu’à ma personne, je ne la demande ni ne la mérite. Vous me désoleriez plus que je ne puis vous dire si je pensais qu’en m’épousant vous ayez recherché les attraits d’une jeune fille plutôt que les qualités de la femme ; je me suis rendue pour ma part à l’attachement d’un homme réfléchi que les considérations les plus sérieuses du mariage devaient préoccuper avant tout.

MICHEL

Chère Hélène, plus grave encore que touchante, et plus chaste que belle ; tu es bien telle que je te jugeais. Ouvre ce médaillon. Que contient-il ?

HÉLÈNE

Un diamant.