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Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/112

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MADAME VIGNERON Donnez-moi des nouvelles de votre fils ; je l’ai à peine vu depuis ce malheur. Il est bon aussi, votre fils ; Blanche m’a dit qu’il avait pleuré. MADAME DE SAINT-GENIS Georges va bien, je vous remercie. MADAME VIGNERON Pauvres enfants, qui s’aiment tant, voilà leur mariage bien reculé. MADAME DE SAINT-GENIS Je voulais justement vous parler de ce mariage, si je vous avais trouvée plus maîtresse de vous. Vous n’êtes pas raisonnable ni courageuse, ma chère MADAME VIGNERON Je sais ce que c’est que de perdre son mari. J’ai passé par là. Encore étais-je plus à plaindre que vous ; M. de Saint-Genis, en mourant, ne me laissait que des dettes et un enfant de quatre ans sur les bras. Vous, vous avez de grandes filles en âge de vous consoler ; elles sont élevées ; l’avenir ne vous inquiète ni pour vous ni pour elles. (Changeant de ton.) Je me doute bien que dans l’état où vous êtes, vous n’avez pas songé un instant à vos affaires. MADAME VIGNERON Quelles affaires, madame ? MADAME DE SAINT-GENIS Vous devez penser que la succession de M. Vigneron