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Page:Becquerel - Exposé élémentaire de la théorie d’Einstein et de sa généralisation.djvu/119

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APPLICATIONS DE LA LOI D’EINSTEIN

attraction, soit sous l’aspect d’une répulsion. Nous sommes loin des idées newtoniennes.

Il est essentiel de remarquer que les résultats qui précèdent sont établis dans un système de référence lié au centre matériel et en prenant comme coordonnées des coordonnées aussi voisines que possible des coordonnées euclidiennes (coordonnées devenant d’ailleurs euclidiennes à distance infinie du centre). Il n’en reste pas moins vrai que l’observateur en chute libre (c’est le cas de l’observateur terrestre dans le champ de gravitation du Soleil, car la Terre est en chute libre), faisant avec des règles et des horloges, dans son voisinage immédiat, la mesure de la vitesse de la lumière, confondrait l’Univers réel avec l’Univers euclidien tangent et trouverait toujours dans toutes les directions une vitesse égale à la constante la variation de vitesse ne peut apparaître que si l’on envisage une très grande étendue du champ de gravitation.

Le calcul montre que pour un rayon venant de très loin, et parvenu très loin du centre après être passé à la distance minimum de ce centre, la déviation totale de ce rayon est étant la masse du centre, et la constante de la gravitation. Cette déviation est exactement double de celle qui résulterait de la loi de Newton, appliquée à un mobile de vitesse initiale Pour un rayon passant tangentiellement au bord du soleil, on trouve 1″,74 : ainsi une étoile, vue près du bord du Soleil, doit être déviée vers l’extérieur du Soleil, de 1″,74 à partir de sa position normale sur la sphère céleste.

Malgré la petitesse de l’effet, l’exactitude de ce résultat a été vérifiée par les astronomes de Greenwich et d’Oxford, au cours de l’éclipse totale de Soleil du 29 mai 1919. La