Aller au contenu

Page:Becquerel - Exposé élémentaire de la théorie d’Einstein et de sa généralisation.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE XII

LA COURBURE DE L’ESPACE ET DU TEMPS. —
HYPOTHÈSES COSMOLOGIQUES


L’espace fini bien qu’illimité. — L’ancienne conception de l’espace infini comporte des contradictions connues depuis longtemps. Doit-on admettre que dans cet espace infini la matière est répandue partout avec une densité moyenne constante (l’unité de volume étant prise suffisamment grande) ? Ce serait admettre une quantité infinie de matière : on peut démontrer que dans cette hypothèse la loi d’Einstein, comme celle de Newton, conduirait à des résultats contradictoires.

Doit-on admettre que l’Univers a une sorte de centre près duquel la densité de la matière est maximum et autour duquel la matière se raréfie jusqu’au vide complet ? La matière formerait une île dans l’espace infini. Mais alors toute énergie rayonnante sortie de cette île se propagerait à l’infini, sans retour, et se dissiperait ; la matière elle-même se disperserait, comme l’atmosphère d’un astre qui s’évapore peu à peu dans l’espace. Il faudrait admettre que, puisque l’Univers n’est pas mort, la matière n’existe que depuis un temps limité, ce qui recule toutes les difficultés et n’en résout aucune.

Pour un homme intelligent qu’on aurait laissé dans l’ignorance de la forme de la Terre, la disparition pro-