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LES NOTIONS ANCIENNES D’ESPACE ET DE TEMPS

pas du temps ; en termes plus précis, nous pouvons dire qu’elle envisage seulement des événements simultanés, car la forme d’un objet est l’ensemble des positions simultanées de tous ses points (définition de M. P. Langevin). Si l’on admet que la simultanéité est absolue, une figure géométrique a une forme absolue, indépendante de l’état de mouvement du système de référence : par exemple un corps qui a la forme d’une sphère pour un observateur doit, d’après les idées anciennes, être encore une sphère pour tout observateur en mouvement par rapport au premier.

Nous trouvons alors un invariant fondamental de l’espace dans la distance spatiale de deux événements, à condition toutefois que ces événements soient simultanés (appendice, note 1).

D’autres invariants sont d’ailleurs envisagés en géométrie : ce sont les angles, surfaces, volumes.

Les équations qui expriment les lois de la géométrie sont sous la forme requise pour que ces lois soient objectives, car elles ne changent pas de forme par application des formules de transformation de coordonnées quand on passe d’un système de coordonnées à un autre.

Cette invariance de forme correspond à une réalité indépendante de tout système de référence : l’espace de la géométrie euclidienne, l’espace absolu.

Lorsque deux événements ne sont pas simultanés, leur distance spatiale cesse d’être un invariant : elle dépend du système de référence. Par exemple : un observateur quitte un lieu dans un véhicule qui le transporte dans un lieu Le départ de et l’arrivée en sont deux événements ; quelle est leur distance dans l’espace ? Cela dépend du système de référence : dans un système lié à la terre, cette distance est la distance des deux points de la terre et  ;