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LE PRINCIPE DE RELATIVITÉ RESTREINT

dans un système de coordonnées lié à l’observateur, la distance est nulle, puisque les points de ce système où se sont passés les événements sont en coïncidence.

Ainsi, la distance de deux événements non simultanés est relative au système de référence. Sans doute, s’il y a un espace absolu, il doit y avoir une distance absolue dans cet espace, mais l’observateur ne peut pas la connaître parce que, ignorant son propre mouvement dans l’espace absolu, il ne peut pas tenir compte du trajet qu’il a parcouru pendant le temps écoulé entre les deux événements.

Voilà un résultat étrange et peu satisfaisant pour l’esprit : la cinématique classique fait envisager une dissymétrie entre les propriétés de l’espace et celles du temps : l’espace que nous percevons serait absolu pour les événements simultanés, relatif pour des événements non simultanés, alors que le temps serait toujours absolu.

Cette dissymétrie disparaîtra dans l’espace-temps de la théorie nouvelle.


Les bases de la dynamique newtonienne. — La dynamique introduit deux notions nouvelles, celle de force et celle de masse.

Tout d’abord, il existe, dans l’ancienne mécanique, une loi fondamentale appelée loi d’inertie de Galilée : tout corps sur lequel n’est appliquée aucune force reste au repos ou se meut dans l’espace d’un mouvement rectiligne et uniforme.

Autrement dit : la matière conserve d’elle-même le mouvement acquis, tant qu’aucune influence, appelée force, ne l’oblige à modifier son mouvement. L’inertie est cette tendance de la matière à garder son état de mouvement.