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CHAPITRE II

LA RECHERCHE DU MOUVEMENT ABSOLU. L’EXPÉRIENCE DE MICHELSON. — LE PRINCIPE DE RELATIVITÉ.


Si, par des expériences mécaniques à l’intérieur d’un système clos, il est impossible de révéler un mouvement de translation uniforme de ce système, il en est autrement lorsque le système n’est plus clos, lorsque l’observateur peut se mettre en relation avec un milieu extérieur. Il devient alors possible de mettre en évidence et de mesurer la vitesse par rapport au milieu extérieur.

Précisément, pour expliquer la propagation de la lumière, les physiciens avaient supposé l’existence d’un milieu doué de propriétés quasi-matérielles, l’éther, remplissant tout l’espace et pénétrant la matière. On devait donc espérer, par des expériences électromagnétiques[1] ou optiques, révéler un mouvement de translation par rapport à l’éther. L’éther s’identifiant en quelque sorte avec l’espace, on a appelé ce mouvement le mouvement absolu.

Imaginons que d’un point dans l’éther parte un signal lumineux instantané. Une seconde plus tard, l’ébranlement formera une surface d’onde sphérique ayant pour centre le point et pour rayon 300 000 kilomètres, puisque la vitesse de la lumière est 300 000 kilomètres par seconde. Suppo-

  1. L’éther devant être le siège de tous les phénomènes électromagnétiques. Rappelons que les ondes hertziennes (T. S. F.) sont de même nature que les ondes lumineuses.