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Page:Becquerel - Le Principe de relativité et la théorie de la gravitation, 1922.djvu/150

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deuxième partie. — la relativité généralisée.

quable, qui n’appartient pas aux champs électrique et magnétique. Alors que dans un même champ électrique des charges différentes prennent des accélérations différentes, dans un même champ de gravitation l’accélération acquise par un corps ne dépend pas de la nature du corps. Tous les corps, qu’ils soient lourds ou légers, tombent avec la même vitesse si les conditions initiales sont les mêmes.

Ainsi, dans un champ de gravitation, l’accélération est indépendante de la force qui s’exerce sur le corps.

Ce fait, si familier, est extraordinaire. Nous allons, avec Einstein, le formuler autrement.

D’après la loi du mouvement, on a (pour les faibles vitesses) :

c’est-à-dire que la masse inerte (masse au repos) est caractéristique du corps accéléré.

Si la force est le poids du corps, on a

La masse pesante étant également une caractéristique du corps. Il suit de là :

Puisque l’expérience prouve que, dans un même champ de pesanteur, l’accélération est indépendante du corps, le rapport est une constante indépendante de la nature du corps et si l’on choisit les unités de façon que ce rapport soit égal à l’unité, la masse pesante est égale à la masse inerte et d’autre part l’accélération est égale à l’intensité du champ.

Il y a longtemps que la mécanique a enregistré ce résultat, mais personne ne l’avait interprété. L’interprétation est celle-ci : la même qualité d’un corps se manifeste selon les circonstances, soit comme inertie, soit comme pesanteur ; en termes plus précis : LA FORCE DE GRAVITATION EST UNE FORCE D’INERTIE.

Imaginons une portion d’Univers vide, si loin des étoiles et de toute matière que nous soyons dans le cas idéal où la loi gali-