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chapitre II. — la recherche du mouvement absolu.

7. L’expérience fondamentale de Michelson.

La théorie mécanique de la lumière conduit à la conclusion que pour les expériences optiques dites du premier ordre, c’est-à-dire pour les observations dont la précision est de l’ordre de grandeur du rapport tout se passe dans chaque système de référence comme si celui-ci était immobile par rapport à l’éther.

Mais la théorie prévoit un effet du second ordre : pour un observateur en mouvement par rapport à l’éther, la vitesse apparente de la lumière devrait varier avec la direction  : cette variation aurait pour conséquence un effet du second ordre que Michelson a tenté de mettre en évidence par une expérience d’une extrême délicatesse.

Imaginons que d’un point dans l’éther immobile parte un signal lumineux instantané. Une seconde plus tard, l’ébranlement Fig. 3.
formera une surface d’onde sphérique de rayon ayant pour centre le point Un observateur parti de en même temps que le signal, dans la direction et avec la vitesse sera à la distance au bout d’une seconde ; il ne se trouvera donc plus au centre de la sphère et, pour lui, la lumière ne se propagera pas avec la même vitesse dans toutes les directions : la vitesse de la lumière, relativement à cet observateur, devra être dans la direction de la vitesse dans la direction opposée et dans la direction perpendiculaire. L’observateur devra pouvoir constater et mesurer cet effet. Voici comment Michelson a réalisé l’expérience.