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LXXV

D’autre part voici Escremiz de Valterne. Il est Sarrasin et Valterne est son fief. Devant Marsile il s’écrie dans la foule : « A Roncevaux j’irai, pour abattre l’orgueil. Si j’y trouve Roland, il n’en remportera pas sa tête, ni Olivier, celui qui commande les autres. Les douze pairs sont tous marqués pour périr. Les Français mourront, la France en sera vidée. Charles aura disette de bons vassaux. »

LXXVI

D’autre part voici un païen, Esturgant ; avec lui Estramariz, un sien compagnon : tous deux félons, traîtres prouvés. Marsile dit : « Seigneurs, avancez ! À Roncevaux vous irez au passage des ports, et vous aiderez à conduire ma gent. » Ils répondent : « Sire, à votre commandement ! Nous attaquerons Olivier et Roland ; contre la mort les douze pairs n’auront pas de garant. Nos épées sont bonnes et tranchantes ; nous les ferons vermeilles de sang chaud. Les Français mourront, Charles en pleurera ; la Terre des Aïeux, nous vous la donnerons. Venez-y, roi ; en vérité, vous le verrez : nous vous donnerons l’empereur lui-même. »

LXXVII

Tout courant vient Margariz de Séville. Celui-là tient la terre jusqu’aux Cazmarines. Pour