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Auteurs féminins

comme la dignité de l’inspiration. Un même souffle anime toutes ces pages, et ce souffle est franchement patriotique et chrétien. »

Depuis L’Oublié, Laure Conan n’a plus écrit de roman ; cependant elle n’est pas restée inactive. De romancière, elle est devenue historienne. Elle nous a donné, en 1913, une monographie d’Élisabeth Seton, la fondatrice de l’Ordre des Sœurs de la Charité, aux États-Unis, une protestante convertie au catholicisme et que les évêques des États-Unis désirent canoniser, et Silhouettes canadiennes, en 1917.

Dans ce dernier ouvrage, Laure Conan a voulu nous faire admirer les personnages les plus humbles parmi ceux qui ont édifié la Nouvelle-France : Louis Hébert, Jeanne Mance, la Vénérable Marguerite Bourgeoys, Pierre Boucher, Jeanne Leber, Philippe Gauthier de Comporté, l’abbé de Calonne, la Mère Catherine-Aurélie du Précieux Sang.

« En dessinant ces figures de notre histoire, nous dit l’abbé Groulx[1], Laure Conan n’a pas voulu multiplier les traits réalistes, elle n’a copié que les traits saillants, ceux qui révèlent le grand air de la race. Elle s’arrête aux paroles de choix qui rendent le son de toute l’âme, aux attitudes qui caractérisent une existence. Et cependant quelle impression de vie nous renvoie la succession des Silhouettes canadiennes ! Cette impression serait-elle augmentée

  1. Voir l’Action française, août 1917.