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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/131

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CHAPITRE VI

L’histoire de Christophe Colomb ou de la découverte du nouveau monde est l’histoire d’une idée confirmée par un fait, idée et fait également scientifiques : de là impossibilité d’en faire jamais un ouvrage d’imagination, un poème. Mais le sujet le permit-il, la Muse, en pareille matière, reculerait devant l’abondance, la précision et la notoriété des documents, dus pour la plupart au héros lui-même. Si Achille, Ulysse et leurs compagnons avaient laissé des mémoires aussi complets que ceux de Colomb, de Las Casas, de Fernand Cortez, sans parler de lettres et autres pièces dont regorgent les archives de Simancas, nous n’aurions ni l’Iliade ni l’Odyssée : ce serait fâcheux, mais qu’y faire ?

Ici même, dans ce simple récit, on pourrait nous reprocher d’y mettre beaucoup trop de nos impressions ; qu’importent, en effet, au lecteur les impressions que nous pourrons prêter à notre héros,