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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/118

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MA FEMME

— D’abord, je donnerai l’ordre à mes domestiques de ne jamais recevoir Mme de Blangy et ils m’obéiront.

— Je n’en doute pas. Mais si je ne la vois pas ici, je puis la voir chez elle.

— Pas davantage.

— Prétendez-vous m’enfermer ?

— Je n’y songe pas.

— Alors ?

— J'irai simplement trouver la comtesse et je lui dirai : Je vous prie, madame, de vouloir bien cesser toute relation avec ma femme.

— Et si elle s’y refuse ?

— Elle ne peut s’y refuser. Sa position de femme séparée l’oblige à de grand ménagements, à une extrême circonspection. Elle n’ignore pas qu’elle ne tarderait pas à se perdre dans l’opinion publique si on apprenait que malgré la volonté expresse d’un mari elle continue à attirer chez elle sa femme. Dans la bonne société, il existe certains usages et certaines lois auxquels on ne saurait se soustraire sous peine de ne plus appartenir au monde.

Paule comprit sans doute la justesse de mon raisonnement ; elle garda le silence.