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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/130

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MA FEMME

tout Paris avant de se rendre rue Laffite. » Oh ! elle n’aurait pas été embarrassée, je vous en réponds. Elle serait parvenue à me confondre ; peut-être même m’aurait-elle convaincu de son innocence.

Était-il adroit de m’adresser au concierge ? On devait la connaître ; ce n’était certainement pas la première fois qu’elle se rendait dans la maison. Mais si cet homme lui était tout dévoué, s’il refusait de me répondre, s’il la prévenait !

Alors, je ne saurais rien ; je n’aurais pas la preuve de sa perfidie ; je ne connaîtrais pas le nom de celui qui me déshonorait ; je ne pourrais me venger, ni de lui, ni d’elle !

Ah ! me venger ! quelle jouissance, après avoir tant souffert !

Dans l’intérêt de ma vengeance, je résolus d’être calme, patient, rusé. Je résolus d’attendre.

Attendre ! attendre à cette porte, devant cette maison, où, j’en étais certain, elle me trompait, elle me trahissait, elle accordait à un autre tout ce qu’elle me refusait ; quel supplice !

Une voiture vide passait en ce moment, je fis signe au cocher de se ranger au coin de la rue Laffite et de la