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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/137

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MADEMOISELLE GIRAUD

Cette fois, je ne commis pas l’imprudence de la suivre. Ne savais-je pas où elle allait ?

Je pris une voiture et me fis conduire à la place où j’avais déjà stationné.

J’avais, d’après mes calculs, quelque temps devant moi ; avant qu’elle arrivât rue Laffitte, il lui fallait plus d’une heure pour ses détours et ses circuits habituels.

Plusieurs commissionnaires cherchaient fortune à l’angle des rues Laffitte et de la Victoire. J’appelai, de ma voiture, celui dont la figure intelligente m’offrait le plus de garantie.

— Voulez-vous gagner un louis ? dis-je à cet homme.

Une réponse affirmative ne se fit pas attendre.

Je continuai en ces termes :

— Vous allez vous tenir près de ma voiture, comme si vous causiez avec le cocher. Lorsque je vous toucherai le bras, vous regarderez aussitôt devant vous et vous verrez une dame qui entrera dans cette maison, celle-ci, la troisième, à droite. Vous laisserez quelques secondes s’écouler, puis vous rejoindrez cette dame dans l’escalier et vous viendrez me dire à quel étage elle s’est arrêtée. C’est on ne peut plus simple, comme vous voyez ; seulement, la personne en question ne doit pas se douter