Aller au contenu

Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
156
MADEMOISELLE GIRAUD

J’osai me donner un fils, moi qui n’avais même pas de femme.

— Est-ce que le fils de Monsieur, demanda la concierge, intriguée par mes paroles, ne se trouvera pas bien ici ?

— Il se plaindra d’être sous la même clef que moi, de n’avoir pas son entrée particulière. Mon fils est garçon ; il consent à demeurer en famille, mais à la condition de jouir d’un peu de liberté. S’il y avait, par exemple, sur le même palier que celui-ci, un petit logement de deux ou trois pièces, ce serait notre affaire. Malheureusement il n’y a pas de petits appartements dans cette maison.

— Je vous demande pardon, Monsieur, répliqua la concierge ; nous avons, au contraire, à chaque étage, des logements qui varient de huit cents à douze cents francs. Mais aucun n’est à louer en ce moment.

— Comme c’est fâcheux ! Le logement en face de celui-ci m’eût si bien convenu. Je cherche depuis longtemps à m’installer de la sorte.

Je jouais mon rôle avec tant de conviction, que la concierge, comme je l’espérais, me dit :

— On pourrait probablement s’arranger. Le proprié-