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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/148

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MA FEMME

glaces de Venise et de charmantes appliques Louis XV, supportant des bougies roses à moitié consumées. Au milieu de la cheminée, une réduction en marbre de la baigneuse de Falconnet ; à droite et à gauche, deux groupes de Clodion en terre cuite. En face de la cheminée, une étagère en ébène avec incrustations de nacre, supportant une coupe en cristal de roche pleine de cigarettes turques et quelques livres en maroquin rouge, dont je parcourus rapidement les titres. C’était, si je m’en souviens, un volume de Balzac, contenant : Une passion dans le désert et la Fille aux yeux d’or, Mlle de Maupin, de Théophile Gautier ; la Religieuse, de Diderot et le dernier roman d’Ernest Feydeau : Mme de Chalis.

Voilà, mon cher ami, la description exacte de ce réduit. L’originalité de l’ameublement, la bizarrerie de certains détails ne devaient me frapper que beaucoup plus tard, lorsque je fus appelé à faire un retour vers le passé.

Après avoir visité le boudoir, je demandai à la concierge s’il n’y avait pas d’autre pièce.

— Il y a encore, me dit-elle, un cabinet de toilette.

Après m’être armé de courage, j’entrai, m’attendant à quelque excentricité d’emménagement.