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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/149

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MADEMOISELLE GIRAUD

Je me trompais : le cabinet était à peine meublé. Aux fenêtres, des rideaux de perse ; sur une petite table en marbre : une cuvette en verre de bohème, un peigne en écaille blonde et une boîte de poudre de riz.

— Cette pièce n’est pas grande, me dit la concierge, mais elle est très-commode, à cause de ses placards.

— Les placards ! Voyons.

J’allais sans doute pénétrer quelque mystère, me trouver en face de vêtements qui pourraient me renseigner sur le compte de mon rival.

Mais, sous le prétexte de constater la profondeur du placard, j’eus beau regarder dans tous les coins, je ne découvris aucune trace de redingote, de pardessus ou même de jaquette. En revanche, j’aperçus, accroché à un porte-manteau, une espèce de peplum antique en cachemire blanc, intérieurement doublé de satin ponceau, de la même nuance que celle remarquée déjà dans le boudoir, et une grande robe de chambre en satin noir, doublée et piquée à l’intérieur de satin gris perle.

Vous avouerai-je cette nouvelle faiblesse, je ne pouvais détacher mon regard de ces vêtements qui appartenaient évidemment à ma femme, et qui étaient encore tout imprégnés de capiteux parfums. Je croyais voir dans ce