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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/15

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MADEMOISELLE GIRAUD

Certaines épaules comprenant qu’elles avaient un devoir à remplir, repoussaient peu à peu le camail qui les couvrait et apparaissaient nues et provocantes.

Le maître de la maison, incapable de résister plus longtemps à de pressantes sollicitations, venait de changer le programme de la fête et de permettre quelques valses et quelques quadrilles.

À la causerie avait succédé le rire, la danse avait remplacé l’intrigue. Ce n’était plus une réception, c’était un bal, d’autant plus animé qu’il avait commencé plus tard, et qu’une infinité de jolies jambes avaient à prendre une éclatante revanche de leur longue inaction.

Les deux amis parcoururent une dernière fois les salons, jetèrent un coup d’œil sur les groupes de danseurs, et, d’un commun accord, se retirèrent.

Ils descendirent à pied l’avenue Friedland et le boulevard Haussmann, et prirent, à cinq heures du matin, congé l’un de l’autre sur la place de la Madeleine, après s’être promis de se retrouver vers les trois heures de l’après-midi, à l’hôtel de Bade, où Camille V… habitait en ce moment.

L’officier de marine attendit son ami à l’heure convenue, mais ne le vit pas arriver. Il commençait à s’in-