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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/150

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MA FEMME

peplum ouvert son admirable buste, sa poitrine si ferme, sa taille cambrée, ses hanches accentuées, tels qu’ils m’étaient apparus, une seule nuit, dans toute leur splendide nudité. Le satin ponceau du peplum ou le gris perle de la robe de chambre, faisait ressortir la blancheur de la peau et répandait de vigoureuses ombres sur ce corps adorable.

Mon imagination vagabonde allait encore plus loin : je voyais tout à coup Paule sortir de son peplum, comme l’odalisque d’Ingres sortirait de son cadre, et s’avancer, émue et palpitante, vers celui qu’elle me préférait.

Ah ! qu’aurais-je donné pour être à la place de cet homme ! Je crois que si l’on fût venu me dire, en ce moment : « Vous avez tout découvert, les coupables sont confondus, pardonnez-leur, n’usez-pas des droits que vous donne la loi, et votre femme sera votre femme ; pour vous, elle va se vêtir de ce peplum dont elle se revêtissait pour un autre, elle vous rejoindre dans le boudoir tout étincelant de lumières et de soie ; à vous, pendant une semaine, un jour, une heure, ses sourires, ses baisers, ses caresses ; à vous, toutes les voluptés que vous rêvez sans cesse depuis votre mariage et qui vous fuient

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