Aller au contenu

Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/153

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
148
MADEMOISELLE GIRAUD

vers lui. Peut-être la rejoindrait-il plus tard, et au moment où, à son tour, il mettrait la clef dans la serrure, je me trouverais en face de lui pour lui défendre d’entrer et lui demander raison.

Au bout d’un quart d’heure environ, j’entendis des pas dans l’escalier.

J’entrebâillai la porte : on ne pouvait pas me voir et je voyais à merveille.

C’était ma femme. Elle montait lestement comme une personne désireuse d’arriver, ou qui craint d’être suivie ; en traversant le palier, elle se trouva si près de moi que j’entendis le bruit de sa respiration précipitée. Immobile, d’une main retenant la porte, de l’autre contenant mon cœur prêt à se briser, je regardai.

Elle tira une clef de sa poche et elle ouvrit.

Personne ne vint à sa rencontre ; aucune voix ne lui souhaita la bienvenue.

Elle était arrivée la première au rendez-vous ; l’autre allait venir, ou bien il était déjà dans la place et n’avait pas entendu ouvrir.

Cette dernière supposition devait être la vraie : trois quarts d’heure s’écoulèrent, plusieurs personnes montèrent l’escalier, aucune ne s’arrêta sur le palier. Il