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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/183

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MADEMOISELLE GIRAUD

reprises je l’avais entendu appeler Monsieur le comte par le maître de l’hôtel ou les garçons ; mais, avec cette insouciance du voyageur qui sait que les relations les plus charmantes n’auront pas de durée, j’avais négligé de demander de quel nom était suivi ce titre.

Un matin, je fus tout à coup éclairé à ce sujet, et vous vous expliquerez facilement ma surprise.

Je m’étais levé avec l’idée présomptueuse que la poste m’apporterait, ce jour-là, des nouvelles de Paule. L’heure de la distribution arriva ; et comme personne ne paraissait songer à me monter ma lettre ; je me dis qu’elle devait avoir été déposée dans la boîte vitrée destinée à la correspondance des voyageurs et je descendis au bureau.

Naturellement, je ne trouvai aucune missive de ma femme, et j’étais en train de me reprocher mon ingénuité, lorsque mon regard se dirigea vers une grande enveloppe sur laquelle je lus cette suscription :

M. le comte de Blangy,
Hôtel des Princes,
NICE.