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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/184

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MA FEMME

Ce nom de Blangy qui appartenait à la meilleure amie de ma femme ne pouvait manquer de fixer mon attention ; en même temps, un rapprochement se fit dans mon esprit entre ces mots : «Monsieur le comte,» que je voyais inscrits sur l’enveloppe, et le titre donné par les gens de l’hôtel à mon voisin de chambre.

S’appellerait-il de Blangy ? me dis-je. Je ne tardai pas à être fixé à cet égard par le maître de la maison, qui prit la lettre sous mes yeux et la remit à un de ses garçons pour la monter au numéro 27. C’était la chambre habitée par mon voisin.

Alors, je me demanda, comme vous le pensez bien, si ce de Blangy était parent de la comtesse.

L’orthographe des noms, en tous points semblables, ces titres qu’ils portaient tous les deux, diverses particularités qui me revinrent à l’esprit, des remarques faites précédemment sur les habitudes et le caractère de mon compagnon, vinrent bientôt m’éclairer. Suivant toutes probabilités, je m’étais lié, sans m’en douter, depuis mon arrivée à Nice, avec le mari de l’amie de Paule.

Ne disait-on pas dans le monde qu’il voyageait depuis trois ans à l’étranger, et mon compagnon ne m’avait-il