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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/187

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MADEMOISELLE GIRAUD

ment, à la pensée de Paule de m’écrire. Je lui aurais répondu, je me serais entretenir avec elle et j’aurais ainsi trouvé la force de ne pas parler d’elle. Mais rien, aucune lettre, aucun mot ; silence complet, mutisme absolu. Alors, mon cher ami, je fus indiscret et ridicule, Vous allez bien le voir.

M. de Blangy et moi, nous sortions du cercle des Étrangers et nous rentrions à l'hôtel pour dîner, lorsqu’après m’être demandé de quelle façon j’entamerais l’entretien dont je ne pouvais plus me défendre, je me décidai brusquement à dire :

— Tout à l’heure, pendant que vous lisiez les journaux, je me suis amusé à parcourir les registres où s’inscrivent les membres du cercle et un nom m’a frappé.

— Lequel ?

— Celui de M. de Blangy ; le comte est donc à Nice ?

Il me regarda d’un air étonné et me dit :

— Vous ne le saviez pas ?

— Pas le moins du monde. Je connais beaucoup M. de Blangy de réputation, mais je ne me suis jamais trouvé avec lui.

— En êtes-vous sûr ? fit en souriant mon interlocuteur, sans se douter de ce qui l’attendait.