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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/219

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MADEMOISELLE GIRAUD

— Vous les connaissez entièrement. Vous quittez Paris, ce soir, à huit heures.

— Vraiment ? Et je pars seule ?

— Non pas. Je vous accompagne.

— Tiens ! Il ne vous suffit plus de voyager, il faut que vous fassiez voyager les autres.

— Comme vous le dites,

— Et où me conduisez-vous ?

— Je n’en sais rien.

— Délicieux ! s’écria-t-elle en éclatant de rire.

Je ne sourcillai pas, et lorsque cet accès de gaieté nerveuse fut passé, je repris avec le plus grand calme :

— Permettez-moi de vous faire observer que le temps s’écoule. Si vous ne donnez pas d’instructions à votre femme de chambre, elle fera vos malles tout de travers, et demain, après une nuit en chemin de fer, lorsque vous descendrez à l’hôtel, vous manquerez de tout ce dont vous aurez besoin.

— Je n’ai pas d’instructions à donner, fit-elle en s’asseyant, je ne pars pas.

— Je vous demande pardon, répliquai-je, vous partez de gré ou de force.

— De force ! s’écria-t-elle.