Aller au contenu

Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
215
MA FEMME

— Oui, de force. Toutes mes dispositions sont prises. Tenez, continuai-je, en tirant un papier de ma poche, je n’ai qu’à envoyer cette lettre à deux pas d’ici, à M. Bellanger, à qui l’on recommande officiellement de se mettre à ma disposition. Vous ne connaissez peut-être pas M. Bellanger ? Il est cependant trés-connu dans le quartier. Croyez-moi, ne m’obligez pas à le déranger et exécutez-vous de bonne grâce.

Elle me regarda, réfléchit un instant, comprit la gravité de la situation, et prenant tout à coup un parti :

— Nous voyagerons, soit ! Vous l’exigez, et la loi vous donne des droits sur moi. Mais je ne saurais m’éloigner ce soir. J’ai des adieux à faire.

— À qui ? demandai-je.

— À mon père et à ma mère.

— Ils seront ici dans un instant. Je les ai fait prévenir de votre départ. À qui désirez-vous encore dire adieu ?

— À Mme de Blangy.

— Je m’y attendais, dis-je, en perdant un peu de mon calme. Eh bien ! Mme de Blangy n’a pas le temps de recevoir vos adieux ; elle part comme vous en voyage, ce soir même.