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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/221

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MADEMOISELLE GIRAUD

— Berthe ! C’est impossible, s’écria-t-elle, vous me trompez.

— Pourquoi ne partirait-elle pas ? Vous partez bien, vous.

— D’abord je ne pars pas. Ensuite elle n’a pas, comme moi, le malheur d’être en puissance de mari.

— Vraiment ! Le comte est donc mort ?

— À peu près, puisqu’elle ne sait pas ce qu’il est devenu.

— Je vais vous l’apprendre. Il est en ce moment, à quelques pas de nous, rue Caumartin, au deuxième étage, chez lui. Il fait part à sa femme de projets entièrement conformes aux miens. Il lui exprime sa volonté ; elle refuse de s’y soumettre, alors il lui dit : « Je ne reculerai devant rien, rien, entendez-vous, ni devant le scandale, ni devant la violence. Vous me suivrez, je veux que vous me suiviez, » et elle le suit, parce qu’on ne résiste pas à un homme aussi déterminé que l’est M. de Blangy, un homme qui a des armes terribles contre sa femme et contre vous !

Elle pâlit et baissa la tête.

Je continuai en m’animant de plus en plus :

— Vous m’avez compris, n’est-ce pas ? J’ai rencontré