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Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/223

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MADEMOISELLE GIRAUD

expliquer le départ précipité de leur fille : un de mes parents de province était très-malade, je venais de passer quelques jours auprès de lui et il m’avait supplié de lui conduire ma femme, au plus vite, il voulait la voir avant de mourir.

Paule confirma cette fable, embrassa son père et sa mère, promit de revenir bientôt et passa dans son cabinet de toilette.

Je l’y suivis ; il avait été convenu entre le comte et moi que jusqu’à l’heure du départ, nous ne quitterions pas nos femmes, un seul instant. Nous devions à tout prix les empêcher de s’écrire.

Paule, qui semblait résignée, donna devant moi des ordres à sa femme de chambre, prit à la hâte, dans son armoire à glace, différents objets qu’elle renferma dans un sac de nuit, jeta un châle sur ses épaules et se couvrant la tête d’une petite toque de voyage :

— Je suis à vos ordres, me dit-elle.

Elle descendit et je la suivis en observant tous ses mouvements.

Ma voiture attendait dans la rue, j’ouvris la portière, je fis monter Paule et comme après avoir jeté un coup d’œil autour de moi, je n’aperçus personne sur le trottoir, je